- 2 avril 2019
- La rédaction - AMEF Consulting
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Point Réglementation : Banque et Risque de Liquidité
Le risque de liquidité est l’un des défis majeurs du secteur bancaire. Il découle principalement du décalage entre les actifs (emplois) et les passifs (ressources) des banques. Ce risque peut menacer la capacité des institutions financières à répondre aux demandes de retrait de leurs clients ou à obtenir un refinancement adéquat sur les marchés. Cet enjeu prend une importance particulière pour les PME et les structures engagées dans la microfinance, où la gestion des ressources et des financements nécessite une vigilance accrue.
Comprendre le Risque de Liquidité
Le risque de liquidité est inhérent à l’activité bancaire en raison du décalage entre la maturité des actifs (emplois) et des passifs (ressources). Ce risque se manifeste lorsque la qualité ou la quantité des actifs d’une banque est insuffisante pour obtenir un refinancement adéquat sur le marché, compromettant sa capacité à honorer les retraits de sa clientèle.
Pour les institutions financières, notamment celles impliquées dans le financement des PME, le risque de liquidité peut freiner les investissements et réduire les opportunités de croissance économique. Il est donc essentiel de mettre en place des stratégies adaptées pour garantir une liquidité suffisante tout en soutenant les besoins des entreprises, particulièrement dans un contexte de transformation digitale où l’accès aux outils numériques peut améliorer la gestion actif-passif.
Stratégies de Gestion du Risque de Liquidité
Pour atténuer ce risque, les banques peuvent adopter plusieurs stratégies dans le cadre de la gestion actif-passif (ALM) :
- Maintenir une proportion significative d’actifs à court terme pour répondre rapidement aux retraits potentiels des clients.
- Éviter une immobilisation excessive des actifs afin de préserver la flexibilité financière.
- Respecter les ratios de liquidité réglementaires pour assurer une solvabilité adéquate.
La digitalisation, via des outils innovants et des solutions d’analyse, permet aujourd’hui d’améliorer ces stratégies. Les cabinets spécialisés, comme AMOA, jouent un rôle clé en formant les équipes à adopter des approches modernes et efficaces dans la gestion de la liquidité.
Réglementations Bancaires en Tunisie
En Tunisie, le cadre réglementaire a évolué pour aligner les pratiques locales sur les standards internationaux, en particulier ceux définis par Bâle III.
Circulaire BCT 2014-14 du 10 novembre 2014 :
- Instauration d’un nouveau ratio de liquidité aligné sur le Liquidity Coverage Ratio (LCR) de Bâle III. Ce ratio est défini comme le rapport entre les actifs liquides (Niveau 1 et Niveau 2) et le total des sorties nettes de trésorerie sur 30 jours calendaires. Les banques tunisiennes devaient atteindre progressivement un ratio minimum de 100% selon le calendrier suivant :
- 60% au 1er janvier 2015
- 70% au 1er janvier 2016
- 80% au 1er janvier 2017
- 90% au 1er janvier 2018
- 100% au 1er janvier 2019
Circulaire BCT 2018-10 du 1er novembre 2018 :
- Mise en place d’un ratio Crédits/Dépôts pour encourager une meilleure adéquation entre les ressources et les emplois des banques, et maîtriser le risque de transformation d’échéances. L’instauration d’un ratio de liquidité à long terme ou Net Stable Funding Ratio (NSFR) fera l’objet de dispositions ultérieures.
- Face aux tensions persistantes sur la liquidité du secteur bancaire, obligeant l’Institut d’Émission à un effort croissant de refinancement, cette circulaire est venue instaurer un Ratio Crédits/Dépôts pour inciter les banques à mieux gérer leurs ressources.
- Dans son article 2, ladite circulaire stipule que les banques dont le ratio « Crédits/Dépôts » dépasse 120% à la fin d’un trimestre donné doivent prendre des mesures pour le réduire au cours du trimestre suivant.
Ces mesures, bien que techniques, s’inscrivent dans une démarche proactive pour renforcer la résilience des institutions financières, en particulier celles actives dans la microfinance. Elles permettent également d’offrir une meilleure visibilité aux PME cherchant des financements.
Rôle de la Transformation Digitale dans la Gestion de la Liquidité
Dans un monde en constante évolution, la transformation digitale offre des outils cruciaux pour mieux gérer le risque de liquidité. Les plateformes de gestion financière, les solutions basées sur l’intelligence artificielle et les outils de prédiction permettent aujourd’hui d’optimiser les décisions en temps réel. En formant les équipes à ces innovations, des cabinets comme AMOA renforcent la capacité des banques et des institutions à s’adapter aux défis modernes.
Vers une Gestion de Liquidité Moderne et Résiliente pour les PME et la Microfinance
Ces réglementations visent à renforcer la résilience du secteur bancaire tunisien face aux tensions de liquidité et à promouvoir une gestion prudente des ressources financières.
En intégrant des stratégies modernes et des outils numériques, les banques et les institutions financières peuvent non seulement respecter les réglementations en vigueur, mais aussi mieux répondre aux attentes des entreprises, particulièrement des PME. Des cabinets comme AMOA jouent un rôle clé dans cette transition en proposant des formations ciblées et des solutions adaptées aux besoins spécifiques des institutions.
Avec la montée en puissance de la microfinance et de la transformation digitale, il est essentiel que les acteurs financiers adoptent une approche proactive pour gérer efficacement leurs liquidités et soutenir le développement économique.