- 3 juillet 2020
- Mongi Ben Tkhayat - AMEF Consulting
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COVID-19 & la Digitalisation
Par : Mongi Ben Tkhayat – AMEF Consulting
La pandémie COVID-19 a donné un formidable coup d’accélérateur au développement de la Digitalisation dans le monde. Comment alors la digitalisation des services financiers en Afrique se consolidera après cette pandémie et quels sont ses défis ?
Il faut tout d’abord reconnaître le mérite et le rôle important des Fintechs dans le développement de la digitalisation des services financiers bien avant cette pandémie. La grande capacité d’innovation et l’agilité de ces Start Up ont bousculé les institutions financières, même les plus grandes et les plus conservatrices, en les poussant à réfléchir sur leur stratégie (de transformation) Digitale pour suivre et répondre aux évolutions des modes de consommation de leurs clients, aussi bien les particuliers que les professionnels.
Toutefois, le confinement général ou partiel induit par la pandémie COVID-19, a amené les institutions financières africaines à accélérer pour certaines et entreprendre pour d’autres un plan de transformation digitale et de développement de services financiers numériques.
Dans ce contexte de crise sanitaire, plusieurs gouvernements africains se sont appuyés sur les technologies numériques et en particulier le « mobile » pour distribuer les aides financières d’appui aux ménages et aux entrepreneurs, en s’appuyant entre autres sur le secteur financier et ses solutions digitales.
En Tunisie, une société de leasing a annoncé pendant la crise COVID-19 son projet de transformation en une banque full digitale.
La finance digitale se développera davantage après la crise COVID-19 grâce aussi aux différents mouvements que les régulateurs et les autorités de contrôle de la Finance en Afrique entreprennent de plus en plus pour faciliter et assouplir l’offre de services financiers numériques.
Les autorités de régulation ont un rôle important dans ce mouvement et la pandémie COVID-19 leur a fait prendre conscience de la nécessité d’être au diapason des nouvelles technologies et de contribuer à la satisfaction des attentes des citoyens et des consommateurs, bien que l’utilisation de ces technologies présentent des risques liés à la cybercriminalité ou au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.
Sur ce registre, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a été assez volontariste ces derniers mois en instaurant un cadre réglementaire pour la création d’établissements de paiement (circulaire BCT n°2018-16) et le développement de services de paiement mobile (circulaire BCT n°2020-11).
Dans cette dynamique de digitalisation de services financiers, il ne faut pas non plus confondre rapidité et précipitation, et perdre de vue les objectifs fondamentaux. En effet et vu l’importance des moyens humains et financiers à engager dans ce type de projet stratégique, il faut bien réussir cette transformation qui doit être génératrice de valeurs ajoutées pour toutes les parties concernées et en premier le Client / Consommateur. Par ailleurs, la digitalisation n’est pas une fin en soi. Elle doit répondre aux attentes de la clientèle et à l’inclusion financière des populations et des entrepreneurs.
En effet, les institutions financières doivent restées « orienté Client » dans ce genre d’activité et ne pas penser digitalisation sous un angle uniquement procédural, technologique ou économique. La Digitalisation va changer le comportement des clients qui seront de moins en moins liés à une banque donnée dans la mesure où ils ont désormais la possibilité à tout moment de consulter en un clic toutes les offres qui existent sur le marché et sélectionner celle répondant au mieux à leur besoin. En même temps, ils ont la possibilité de bénéficier du produit / service souhaité en quelques minutes ! Les institutions financières deviennent ainsi des distributeurs de services financiers au même titre que toutes les autres sociétés de distribution, comme les grandes surfaces !
Etant donné donc les grands enjeux et les défis d’un tel projet de transformation digitale ou de développement de services financiers numériques, les institutions financières ont besoin de se faire accompagner par des experts multidisciplinaires pour augmenter les chances de réussite de leur projet.
Dans ce sens, notre cabinet AMEF Consulting vient de développer une offre d’accompagnement pour la création et le développement d’établissements de paiement. Ce genre d’institutions financières se développe de plus en plus en Afrique et une nouvelle réglementation en Tunisie vient d’être mise en place pour favoriser la création de ce type d’institution financière.
Fondateur d’AMEF Consulting en 2011, Mongi Ben Tkhayat assure le développement stratégique et le management des activités du Cabinet sur son marché en Afrique et au Moyen Orient.
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