- 16 avril 2021
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Aperçu sur le secteur de la microfinance au Niger
Dans quelle mesure la microfinance, dans sa diversité et avec les contraintes du secteur, peut-elle répondre à l’ampleur et à la spécificité des besoins de financement de la population ?
Le secteur de la microfinance a connu un développement tardif au Niger et une évolution en dents de scie, largement liée aux fluctuations de l’aide au développement et en fonction des aléas politiques. C’est un pays sahélien, enclavé (couvrant une superficie de 1 267 000 km2) au plan interne et externe et dans lequel la population est très inégalement répartie et qui rend les coûts d’implantation des Institutions de Microfinance (IMF) élevés et pose aussi le problème de supervision limitant ainsi l’accès des populations rurales les plus pauvres aux services financiers de base. Aujourd’hui, avec le progrès de la finance inclusive, on enregistre une augmentation régulière des opérations. Le secteur connaît une dynamique réelle lorsque l’on considère les indicateurs tels l’épargne collectée, l’encours de crédit et le taux de pénétration. En effet, sur la période de 2004 à 2017, l’évolution du secteur de la microfinance a eu un impact positif et significatif sur le niveau de l’inclusion financière. A travers le nombre de comptes, le nombre des points de services ou des volumes des dépôts et crédits, la microfinance serait le canal idéal à emprunter pour renforcer l’inclusion financière.
Le marché de la micro finance a connu cette dernière décennie l’arrivée de nouvelles formes des IMF (associations et sociétés). Ce marché a été dominé pendant longtemps par les IMF de type mutualiste. En dépit de la crise marquée par une chute drastique du nombre des IMF en activité normale passant de 115 en 2009 à 53 en 2012 et à 37 en 2018, il y a une croissance par rapport à l’ensemble des principaux indicateurs. Le secteur est dominé par une dizaine d’IMF représentant environ 80,77% de membres/clients, 90% de l’encours de crédit et 87,60% de l’encours de l’épargne. Ces performances de ces grandes IMF sont bien loin derrière ceux des autres pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). En effet, le Niger reste le pays où le secteur de la microfinance est le moins développé parmi ses paires de l’Union. A part le Niger et la Guinée-Bissau, les autres pays de l’UEMOA ont connu une nette amélioration de leurs portefeuilles. En considérant les dépôts par pays, on note une hausse par rapport à 2016 en Côte d’Ivoire (+23,3%), au Sénégal (+19,6%), au Burkina (+12,4%), au Mali (+9,7%), au Togo (+7,8%) et au Bénin (+1,8%). En revanche, une baisse a été notée en Guinée-Bissau (-50,8%) et au Niger (-8,8%) (BCEAO, 2019). S’agissant de l’encours des crédits des IMF de l’Union, il s’est accru de 18,2% par rapport à son niveau à fin décembre 2017, pour ressortir à 1 414,7 milliards de FCFA. Cette hausse a été relevée au Bénin (+34,1%), au Togo (+24,8%), au Burkina (+21,1%), au Mali (+20,2%), en Côte d’Ivoire (+17,0%) et au Sénégal (+11,6%). En revanche, la Guinée-Bissau et le Niger ont connu respectivement des baisses de l’ordre de 26,2% et de 3,2%.
Il faut rappeler que le Niger dispose d’un secteur financier inclusif, adapté et durable, animé par une diversité de prestataires de services financiers (Banques, IMF, compagnies d’assurance, opérateurs de transfert d’argent et de téléphonie mobile) techniquement capables d’offrir de manière efficace l’accès à une gamme variée de produits financiers à toutes les catégories de la population, particulièrement les plus exclues selon leurs besoins, dans un environnement dynamique.
Cette dynamique de la microfinance a des effets positifs sur la sphère économique réelle car elle permet d’accéder à l’épargne et au crédit malgré le taux d’intérêt élevé. La rentabilité pour les emprunteurs leur permet d’améliorer leurs revenus, de stimuler l’investissement et le développement local. Les autorités en charge devraient dans ce cadre renforcé le développement des services financiers digitaux vu leurs capacités de nos jours à atteindre les populations exclues. Aussi, pour augmenter et diversifier l’utilisation des produits et services financiers, la mise en place des politiques d’éducation financière adéquates est nécessaire. Le ciblage des secteurs les plus productifs à financer et le renforcement de la supervision des IMF pour la régularité des opérations et le respect de la réglementation favoriseront la stabilité et une meilleure inclusion financière.
Et notre Afrique, où en est-elle de tout cela ?
Notre continent joue un rôle important dans le climat de notre planète à travers la biodiversité de son sol en particulier au niveau de l’équateur. Il est aussi concerné par les risques de changement climatique, avec le développement de la désertification et la multiplication des inondations par exemple.
Malgré une certaine prise de conscience des risques climatiques dans certaines zones de notre Afrique, le sentiment général est que nos décideurs et nos populations ne sont pas encore suffisamment sensibilisés et donc conscients de ces risques et de leurs conséquences. /p>
La mise en place de ces orientations ambitieuses pour la protection de notre planète et des générations futures, ainsi que nos propres enfants, nécessite énormément d’argent que les autorités publiques et le secteur privé doivent mobiliser ensemble pour atteindre cet objectif. D’où la Finance Climat qui privilégie le financement des investissements respectueux de l’environnement et préservant notre climat.
- L’émission des obligations vertes (Green Bonds)
- Système de Gestion Environnementale et Sociale (SGES)
- Stratégie d’intégration de la protection du Climat dans la politique de financement
Certains pays d’Afrique ont défini des cadres appropriés permettant l’émission d’obligations vertes (Green Bonds) pour encourager les investissements dans l’économie verte à faible carbone. Mais leur nombre reste faible, soient 12 pays (sur les 54 pays membres de l’ONU) et qui sont le Maroc, l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Kenya et les 8 pays de l’UMOA. Par ailleurs, le volume des émissions vertes, bien qu’il soit en progression, il reste encore trop faible, voire dérisoire, pour créer un réel changement et une orientation confirmée vers des économies vertes.
En 2019, le montant des obligations et des crédits certifiés verts émis en Afrique était de US$ 899 millions, représentant 0,35% du total des émissions vertes dans le monde ! Par ailleurs, seulement 3 pays africains ont enregistré en 2019 des émissions vertes.
Plusieurs banques africaines disposent d’un système de gestion environnemental et social, soit d’une manière volontariste ou sous l’effet de contraintes / exigences externes et en particulier celles des bailleurs de fonds internationaux ou régionaux qui demandent la mise en place d’un tel système en contre partie de leur appui financier sous toute forme (fonds propres, dette, ligne de garantie…). Il est utile que les autorités de supervision du système bancaire et financier africain définissent d’une manière explicite des exigences réglementaires minimales que les banques doivent observer dans ce domaine.
Au-delà des exigences réglementaires, les organes de gouvernance des banques africaines (conseils d’administration et directions générales) doivent avoir une approche à la fois volontariste et pro-active dans l’intégration de la Finance Climat dans leur politique de développement.
Cette approche est aussi génératrice d’opportunités de développement d’affaires pour les banques africaines en anticipant sur les transitions technologiques et comportementales comme elles l’ont fait à des degrés divers au niveau de la transition numérique. Par ailleurs, ceci leur permet de consolider leur dispositif de gestion des risques en intégrant les risques liés aux changements climatiques (risques physiques et risques de transition).
La Finance Verte ou la Finance Climat ne doit pas dont être perçue comme un luxe pour l’Afrique.
Il s’agit bien d’une nécessité et ce comme pour la Finance Digitale. L’Afrique peut même être parmi les leaders dans ce domaine : le potentiel d’énergie solaire en Afrique est bien plus important que dans d’autres continents, la biodiversité en Afrique est considérable et doit être préservée, la désertification est un risque réel et fort, …
Par ailleurs et au-delà des risques financiers auxquels les banques sont exposées avec les changements climatiques, risques physiques et risques d’adaptation, il y a des opportunités commerciales et de business à saisir par les banques africaines à travers la Finance Climat. Certaines banques l’ont bien compris et elles ont déjà intégré la Finance Climat dans leur stratégie de développement et de financement de leurs clients et projets. Le cas de la Standard Bank en Afrique est à saluer, en adhérant à l’initiative UNEP-FI.
Conscient des enjeux de la Finance Climat sur les années à venir,AMEF Consulting travaille depuis 2015 sur ce sujet et a eu l’occasion d’accompagner des institutions financières et des organismes publics dans la définition et l’implémentation de leur stratégie de Finance Verte et des produits financiers spécifiques aux financement des projets d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique.
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